Depuis 2010, les associations ont la possibilité d’accueillir des volontaires en service civique. Si cela aide à dynamiser les projets d’intérêt général de l’association, il n’est pas évident de bien accompagner ces nouvelles recrues au statut bien particulier. Voici 10 conseils pour que la mission soit une réussite.
1. Clarifier sa place et son rôle
Le volontaire perçoit une indemnité mensuelle de 574 € pour 24 heures par semaine minimum. Pour préserver l’équilibre interne, il est nécessaire d’expliquer aux bénévoles et aux salariés son statut et ses particularités. Ainsi ce n’est pas à lui que reviennent toutes les tâches que personne n’a le temps de faire. À l’inverse, il faudra veiller à ce qu’il ne « s’accapare pas » toutes les activités, sous peine que les bénévoles ne trouvent plus leur place au sein de la structure. Le chômage pousse certains jeunes à s’engager par défaut. Si ce cas de figure représente une minorité, il est nécessaire de clarifier avec eux ce qui les différencie des salariés. Par exemple, lors de la sélection, il est interdit de demander des compétences : seule l’envie d’engagement compte. Ainsi, Animafac a remplacé le CV et la lettre de motivation par un questionnaire en ligne où les candidats parlent d’eux, de leur personnalité et de ce qui les intéresse dans la mission. Ensuite, le volontaire a une obligation de moyens et non de résultats : il doit faire de son mieux dans la réalisation de ses missions. Enfin, il n’y a pas de lien hiérarchique entre le volontaire et l’association, l’indemnité (qui participe aux frais de vie) est différente d’un salaire (qui paie un travail fourni).
2. Bien choisir le tuteur
Un bon tuteur doit être pédagogue, à l’écoute, et posséder les connaissances pour accompagner le volontaire dans sa mission. Son rôle est de le suivre dans son parcours d’engagement, l’accompagner dans l’évolution du projet, gérer sa motivation et les éventuels soucis de comportement, lui donner des repères de fonctionnement dans l’association et l’accompagner sur l’après-service civique. Des formations gratuites au tutorat proposent 7 modules pour assumer au mieux cette fonction (voir encadré).
3. Préparer l’intégration
La phase d’intégration est cruciale : elle pose les bases de la relation. En amont, préparez un espace de travail, des documents d’accueil et une adresse mail pour que la personne se sente bienvenue. Le jour J, faites le point sur la mission : votre nouvelle recrue a besoin de savoir précisément ce qui est attendu ! Il faut clarifier les différentes étapes et tâches à effectuer. Au cours de la première semaine, présentez- lui l’association plus en détail (les projets et le calendrier à venir), ses membres et éventuels partenaires. Enfin, la sélection sur compétences étant interdite, il vous faudra former le nouvel arrivant sur les tâches à eff ectuer pour la mission.

4. Solliciter son regard neuf
Le premier mois, vous pouvez proposer au volontaire de réaliser un « rapport d’étonnement », où il fera part de ses premières impressions. Vous pourrez ainsi débriefer sur les différences entre ce qui a été imaginé et la réalité de la mission, mais aussi bénéficier d’un autre regard sur la structure.
5. Définir des mini-étapes
Dans les premiers temps, c’est à vous de faire le premier pas pour prendre des nouvelles. Se rendre disponible ne suffit pas : même si vous êtes des plus chaleureux, la plupart des volontaires n’oseront pas vous solliciter de peur de déranger ! Le meilleur moyen pour qu’ils s’épanouissent est de définir un cadre relativement rigide au départ ainsi que des mini-étapes faciles à atteindre. Les premières réussites seront l’occasion pour eux de prendre confiance en leurs capacités et seront source de motivation pour la suite de la mission.
6. Organiser des rencontres de suivi
Il est important de prévoir régulièrement des réunions pour faire le point avec le volontaire sur son ressenti, son intégration, l’avancée de la mission et les éventuelles difficultés. Cela peut également être l’occasion pour l’engagé de proposer des actions à partir de ses talents personnels et intérêts.
7. Mettre en avant l’intérêt général
L’action pour l’intérêt général est au coeur du service civique. Le lien avec le public bénéficiaire est primordial pour appréhender l’utilité sociale de sa mission. De même, la rencontre avec des volontaires d’autres organismes permet de valoriser les engagés et de prendre conscience des externalités globales du service civique sur l’intérêt général, au-delà de leur seule mission.
8. Impliquer le volontaire
Pour que le volontaire se sente intégré dans l’association, veillez à organiser sa rencontre avec les instances décisionnelles. Cette implication doit être anticipée en mettant à la disposition du volontaire les informations lui permettant d’appréhender les enjeux. N’hésitez pas à profiter de ces temps statutaires pour le féliciter de ses réalisations.
9. Faire preuve de bienveillance
En cas de doute sur l’épanouissement du volontaire, prenez un temps avec lui pour analyser la nature du problème, en faisant preuve de bienveillance : il s’agit sans doute de sa première expérience d’équipe et il ne sait pas forcément comment exprimer sa frustration. Gardez en tête que l’engagé a le droit à l’erreur et que la mission doit satisfaire chacune des parties. S’il n’y a pas de lien hiérarchique, le volontaire a accepté d’effectuer une mission et un volume horaire déterminé. En cas de non-respect des engagements, reprenez les différents points du contrat pour voir ce qui bloque. Dans certains cas, il peut être pertinent de faire appel à un médiateur externe pour reposer les bases des engagements mutuels.
10. Ne pas terminer la mission sans bilan
Lorsque la mission se termine, faites le point avec le volontaire sur ce qu’il a aimé, les difficultés rencontrées et les compétences acquises. Pour cela, n’hésitez pas à vous appuyer sur le portfolio développé par Animafac dans le cadre du programme « Bénévolat et compétences » (http://afac.li/portfolioBe). Outre le fait de valoriser le chemin parcouru, cela vous aidera à faire le bilan de la mission et pourra être utile pour l’accueil de futurs volontaires.
Un article de Myriam Bourgeois, Animafac