Depuis 2016, des bénévoles Lire et faire Lire se rendent au collège pour lire aux classes de 6ème et de 5ème. Un développement qui fait écho à la création du nouveau cycle 3 et à la passerelle avec la classe de CM2 mais aussi aux besoins de ces pré-ados d’entendre des histoires et de continuer d’y prendre plaisir. 

Les études l’affirment : l’adolescence est fatale à la lecture ! Les enfants lecteurs décrochent et l’enquête de Sylvie Octobre, Christine Détrez et Nathalie Berthomier “L’enfance des loisirs” publiée en 2010 par le Ministère de la culture précise que l’on passe de 33,5% de lecteurs quotidiens de livres chez les 11 ans à 9% chez les 17 ans, un écart beaucoup plus important qu’en 2004 ! Christophe Evans (La lecture en territoire adolescent, in l’école des lettres N°6) fournit des données complémentaires indiquant qu’en 2008 un adolescent de 17 ans sur deux (46,5%) se déclarait non-lecteur de livres (lecture non contrainte) pour 14,5 % des non lecteurs de livres à 11 ans.

Du côté de l’éducation nationale, on s’interroge sur les difficultés de lecture des élèves. « On situe le nombre d’élèves présentant des difficultés importantes à l’entrée en sixième à environ 15%. 3 catégories sont à distinguées :

« les élèves qui ne parviennent pas à déchiffrer, ceux qui déchiffrent sans comprendre et ceux qui déchiffrent trop lentement pour accéder à des procédures de haut niveau efficace »

indiquait Fabienne Vernet, IEN dans la revue « Lire en collège ».

Fontenay-le-Comte, Challans, Les Sables d’Olonne ont ouvert les portes des collèges aux bénévoles.

Le projet de Lire et Faire Lire c’est avant tout du lien intergénérationnel et du partage. C’est aussi offrir un accès à la culture de l’objet livre et développer la notion de plaisir. Un constat qui n’est pas nouveau est celui du rejet du livre à l’arrivée du collège. Les jeunes adolescents perdent le goût de la lecture. Le livre est assimilé aux lectures obligatoires, il perd donc sa valeur ajoutée liée au plaisir, à l’évasion. Dans un soucis de lutte contre l’illetrisme et d’accès à la culture, Lire et Faire Lire poursuit son combat et fait naître des partenariats avec des établissements scolaires pour soutenir l’action éducative en la rendant plus ludique. La difficulté du projet, c’est principalement de trouver des lectures moins enfantines qu’avec le public habituel de Lire et Faire Lire. Ce ne sont plus des enfants mais de jeunes adolescents à qui les bénévoles doivent faire la lecture. Pour éviter de se heurter à un mur, les bénévoles doivent être à l’écoute et proposer des lectures variées. Les récits ou romans qui traitent de faits réels historiques comme la ségrégation sont le plus souvent appréciés.