Francine – Lire en Institut d’Education Motrice
Durant deux années, Lire et Faire Lire s’est engagé au sein de l’IEM de La Roche-sur-Yon pour y lire des histoires aux enfants. Ces enfants, en situation de handicap, ont profité de lectures hebdomadaires. Les bénévoles ont adapté leurs pratiques et leurs choix de lectures en lien avec l’équipe pédagogique pour que ce moment demeure un instant de partage et de plaisir autour du livre. Une convention de partenariat avec l’ADAPEI ARIA 85 nous permet actuellement d’engager un développement de nos actions dans les IEM, IME et SESSAD qui accueillent des enfants et adolescents en situation de handicap.
Auprès de quel public es-tu intervenue ? Dans quel cadre et à quelle fréquence ?
Je suis intervenue en Institut d’Education Motrice auprès d’enfants en situation de handicap à raison d’une fois par semaine avec un groupe de 4 enfants maximum. Je me suis lancée via la proposition de la bénévole relais mais aussi parce que ça correspondait à mes souhaits : ne plus simplement lire mais échanger au travers de leur regard puisque beaucoup d’entre eux ne parlaient pas ou avec difficulté.
Que t’ont apporté ces lectures ? As-tu été confrontée à des difficultés ?
L’enrichissement est énorme : le plaisir apporté à ces enfants et le bonheur de les voir sourire.
Ils nous ramènent à des valeurs simples de la vie comme sourire parce que le soleil est là, une simple sortie à la médiathèque est pour eux synonyme de grande expédition. Le fait de venir nous chercher et de nous raccompagner à l’accueil du centre leur donne une importance, une mission.
Il y avait un échange avec l’école Saint André. Cela fut une expérience inoubliable et réciproque.
Il n’y a pas vraiment eu de difficulté sinon la frustration de ne pas pouvoir parler avec certains mais souvent le regard suffisait.
Un conseil pour les bénévoles qui aimeraient lire en IEM ?
Il ne faut pas avoir peur, il ne faut pas voir leur handicap mais simplement un enfant qui a soif de lecture. Il faut simplement s’adapter mais ça vient très vite car leur sourire nous donne de la force et de l’imagination.
On peut également essayer de savoir les goûts de chaque enfant (la mer, les animaux…..) comme ce que nous faisons lorsque nous lisons à l’école.
As-tu mis en oeuvre des choses particulières ?
J’ai utilisé des livres interactifs, des marionnettes, des livres très colorés, des objets.
Leur demander quels livres ils ont préféré et au bout de plusieurs séances cela permet d’orienter le choix tout en essayant de tant en tant de les emmener vers autre chose.
Coller au quotidien et au petit événement : Un enfant perd une dent -> on trouve un livre qui parle de cet événement, ça peut paraître anodin mais pour eux l’événement a une dimension différente et permet un échange.
Les enfants sont simplement demandeurs de notre présence qui leur fait oublier leur quotidien. Chaque jour de lecture est une fête pour eux et un moyen de s’évader.
Marie Geneviève – Lire à l’école à des enfants allophones
Nombreux sont les bénévoles à lire des histoires sur temps scolaire à des primo arrivants. Ces enfants ou adolescents qui viennent d’arriver en France n’ont bien entendu pas encore toute la maîtrise de la langue française.
A Fontenay-le-Comte c’est au collège que Françoise lit à une classe d’allophone.
Nous laissons la parole à Marie Geneviève qui lit dans une école de La Roche-sur-Yon.
Auprès de quel public es-tu intervenue ? Dans quel cadre et à quelle fréquence ?
Que t’ont apporté ces lectures ?
Ils étaient contents du moment passé ensemble qui leur permettait de s’extraire de l’ensemble de la classe et j’ai bien aimé ce moment d’intimité avec ces 3 enfants. J’ai pris concrètement conscience de la situation précaire des petits immigrés et de leurs difficultés d’insertion. Ils pouvaient s’agacer de ne pas comprendre ou de se faire comprendre mais le fait que je sois disponible les rassuraient et nous prenions le temps nécessaire.
As-tu été confrontée à des difficultés ?
Il a été parfois difficile de capter leur attention, ils avaient du mal à se concentrer sur les histoires lues.
J’ai été marquée également par le départ brutal de la petite fille qui, semble-t-il, a été expulsée de France avec sa famille.
Un conseil pour les bénévoles qui aimeraient lire auprès de ce public ?
Que ça vaut le coup d’essayer si l’envie est là, même si on n’a pas de compétence particulière, l’institutrice venant en guide et appui.
As-tu mis en oeuvre des choses particulières ?
En fait il ne s’agissait pas que de lecture mais également de compréhension. L’enseignante préparait l’intervention et je faisais un petit compte-rendu après chaque séance. Un échange avec les bénévoles relais m’a permis d’avoir quelques supports et d’en échanger avec la maîtresse.
Des initiatives au-delà de Lire et Faire Lire
Cette année, trois membres de l’association ont donné de leur temps pour, chaque semaine, travailler avec des jeunes réfugiés volontaires en Service Civique, à la création d’une histoire en kamishibaï. Les jeunes volontaires ont ainsi transmis une histoire ou un conte de leur enfance. Ces rendez-vous ont été appelés « Imagi’Nation ».
Pour aller plus loin
- Une bibliographie des coups de cœur des bénévoles pour lutter contre les discriminations
- Les compte-rendus des formations sur le thème du vivre ensemble en littérature jeunesse