A Madame la Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Madame la Ministre,
Le déplacement d’un Ministre de la République est en soi un événement. Le vôtre était d’autant plus important et attendu qu’il était sans précédent dans un département singulier comme la Vendée.
Ainsi une délégation de la Ligue de l’enseignement- Fédération des Œuvres Laïques de Vendée – partenaire de l’Éducation Nationale – a-t-elle souhaité vous rencontrer à La Roche sur Yon ce jeudi 25 février 2016, après avoir adressé, la veille, l’objet de sa demande à votre Cabinet.
Votre emploi du temps n’a malheureusement pas permis cette rencontre. Aussi nous vous prions de bien vouloir trouver, ci-joint, les quatre questions que nous avions l’intention de vous poser de vive voix, et auxquelles il vous sera plus facile de répondre par écrit.
Avec nos remerciements anticipés, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre respect et de notre fidèle engagement.
Ligue de l’enseignement -Fédération des Œuvres Laïques de Vendée
Quatre questions à poser à Madame la Ministre de l’Éducation Nationale lors de son passage à La Roche sur Yon
- Les seuils d’ouvertures et de fermetures de classes. Leur caractère injuste, et « l’abandon » d’enfants de deux ans non comptés dans les demandes d’inscription. Alors que grandit le besoin d’instruction – de deux à dix-huit ans –, pourquoi ces mesures de « dissuasion » et de régression?
- La réforme des rythmes scolaires Leur application inégale et inégalitaire selon les municipalités ; la situation « hors la loi » de l’enseignement privé. Si cette réforme est bonne pour l’enfant, pourquoi certains sont-ils oubliés ? « L’intérêt supérieur de l’enfant » n’est-il pas un argument suffisant pour imposer la loi commune
- Les communes sans école publique. Le reniement de la République dans 58 d’entre elles. En effet, « L’obligation constitutionnelle d’organiser l’enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État ». Pourquoi ce renoncement, dont « fait état » la récente déclaration de Madame la Directrice Académique des Services de l’Éducation Nationale ?[1]
- « L’école pour tous ». L’école publique, laïque – celle de l’égalité et de la fraternité –, est la seule école qui accueille tous les enfants sans distinction de conditions, de convictions de leur milieu d‘origine. Pourquoi conforter la ségrégation scolaire, les communautarismes, les pépinières d’élite en finançant les écoles privées payantes, qui pratiquent la sélection et divisent la jeunesse?
La Roche sur Yon le jeudi 25 février 2016
[1] Propos cités dans Ouest-France du mardi 9 février 2016.
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