Une formation sur la laïcité et sur la liberté d’expression, dispensée par la fédération et à l’initiative du lycée Couzinet à Challans, a eu lieu en novembre 2020 pour les lycéens élus de la MDL et du CVL. Ces derniers ont fait le relais avec leurs camarades au sein et en dehors du lycée. Ce même module a été proposé à l’ensemble des classes de 3ème et de SEGPA du collège Jules Ferry à Montaigu.
Les élèves ont participé à deux ateliers :
- L’un était consacré à la liberté d’expression, plus particulièrement sous l’angle juridique. Cette activité ludique permettait aux élèves de classer des propositions afin d’ouvrir à un débat mouvant. Cet atelier a été ponctué de petites vidéos expliquant les enjeux de la liberté d’expression. Les élèves ont pu ainsi confronter leurs opinions et en débattre dans le cadre du respect de chacun. Ils ont abordé les notions d’injures, de diffamation, d’incitation, d’apologie, de menaces, d’outrages, de caricature, de blasphème, de censure et de réseaux sociaux.
Devrait-il y avoir + ou – de liberté d’expression ?
+ : « Il faut plus de limite, par exemple pour les réseaux sociaux, le fait d’être anonyme rend puissant, donc on peut dire n’importe quoi. », « Il faut plus de limites pour limiter les morts (attentats). »
– : « C’est la façon de s’exprimer qu’il faut changer, pas le fond. »
On peut rire de tout ?
Oui : « différence entre rire pour rire et rire pour se moquer », « ça dépend de l’intention (humour noir, raciste) », « c’est plus accepté si on est touché par la blague (blague raciste par une personne noire. »
Non : « on ne peut pas rire des morts, des juifs gazés », « c’est du manque de respect »
- L’autre atelier évoquait plus précisément le thème de la laïcité. Les élèves étaient invités à créer leur ville idéale via l’outil Cité Cap : où installer les bâtiments religieux, les espaces de vivre ensemble… Ce qui soulevaient des questions essentielles comme : comment prendre en compte la diversité cultuelle, comment faire coexister toutes les religions dans notre société, qu’est-ce qu’un signe ostentatoire, quelles distinctions faire entre le privé et le public quant à nos libertés, que veut dire l’obligation de neutralité pour l’État et ses représentants. Des cas pratiques permettaient d’ouvrir à la discussion et chacun a argumenté démocratiquement. Les intervenants régulaient le débat et apportaient leur expertise, définissant avec soin les grandes notions tout en s’appuyant sur les législations et les valeurs de notre société.
« La religion c’est un sujet tabou, comme s’il n’y avait pas de musulmans en France. » (…) « La mosquée la plus proche de Challans est à La Roche ou Nantes, c’est pas normal. » (…) « On met tout le monde dans la même case, musulman égal terroriste. » (…) « On n’en a pas entendu parler en étant enfant (des différentes religions). » (…) « Si c’est dans nos habitudes c’est ok, mais sinon ça choque. » (…) « Ça devrait être dans l’éducation. La religion c’est privé, afficher sa foi (prier) en public c’est pas respectueux envers sa religion. »
Bilan des lycéens
« Nous n’avons pas à juger les autres. Si nous ne sommes pas d’accord avec quelqu’un on le dit mais sans forcement être violent, qu’il ait une religion ou pas, quel que soit sa sexualité ou son genre. On peut avoir notre opinion mais il faut aussi accepter celle des autres. La différence des personnes c’est aussi une richesse parce qu’on apprend des autres. Nous sommes tous libres et égaux. »
Bilan des collégiens
Les attentats et le racisme rendent une partie des élèves de 3ème pessimistes quant à la possibilité de vivre ensemble et à se comprendre. Beaucoup ont également exprimé leur optimisme mais pour un futur plus lointain. Grâce à l’outil « Cité Cap », les élèves ont échangé sur les instances qui leur semblaient essentiels au bon fonctionnement d’une commune et à la vie citoyenne.